Anne Gorouben

J’ai toujours dessiné mes grand-mères. En 1999, ma grand-mère maternelle ne pouvant plus rester seule chez elle, fut placée à Paris dans un établissement médicalisé. Sa raison, sa mémoire, vacillaient. Mais lorsque je la dessinais elle revenait à notre relation, elle me regardait, elle se souvenait. Jusqu’à la fin je l’ai dessinée. La dernière fois, lorsque je l’ai vue dans son cercueil, j’ai entendu sa voix et sa façon particulière, très gaie d’annoncer au téléphone : C’est Mamie.