Anne Gorouben

CHUTES A l’automne 1996, après une série de grands dessins au fusains – « Les Pénombres » – je recommence à peindre. Je m’empare des chutes que me laisse prendre le marchand de bois. J’y inscris à partir des dessins de mes carnets, au hasard des pages, au hasard des formats, des scènes fusionnées, un temps recomposé. Du fusain je reviens à la peinture, du bois brûlé au bois support de ces chutes humaines. La modestie du support m’impose la simplicité du noir de mars et du blanc de titane. Peu à peu les chutes s’accumulent. Peu à peu elles construisent un mur.   Anne Gorouben, extrait de LA MAISON ODESSA, Les Cahiers du Judaïsme, 1998